Édition du mardi 6 avril 2004
Discours de politique générale : pas d'allusion à la décentralisation ni au projet de loi «responsabilités locales»
Dans son troisième discours de politique générale, le Premier ministre na fait aucune allusion à la décentralisation - et encore moins à la «mise en panne» du projet de loi «responsabilités locales» dont le vote solennel par les députés qui devait avoir lieu demain 7 avril est reporté pour lheure sine die.
Ceci «afin de permettre» au nouveau ministre délégué à lIntérieur, Jean-François Copé, «de consulter les présidents des groupes parlementaires et les présidents des associations délus», ajoute le chef du gouvernement dans sa lettre au président de lAssemblée nationale Jean-Louis Debré. Une consultation qui devrait dailleurs prendre plus que les «quelques jours» évoqués dans son entourage.
En outre, il faut compter avec l'interruption de la session parlementaire du 18 au 25 avril prochain.
Le Premier ministre a cependant confirmé que la réforme de la taxe professionnelle serait menée à son terme (voir nos autres informations de ce jour).
Pour le reste, il a farouchement défendu son bilan à Matignon et maintenu pour l'essentiel le cap de sa politique, même s'il a confirmé les inflexions annoncées par le président Jacques Chirac sur l'allocation de solidarité spécifique (ASS), les chercheurs et les intermittents du spectacle.
"Je garde le cap des réformes, de la réforme juste. Le gouvernement agira. (...) Non à l'immobilisme", a affirmé le Premier ministre à l'Assemblée nationale dans une déclaration de politique générale de près de 35 minutes avant d'engager la responsabilité de son gouvernement.
A la différence du président Jacques Chirac qui avait délibérément donné une tonalité sociale, jeudi, à son intervention télévisée, le chef du gouvernement n'a en rien renié son credo libéral. Il a confirmé le futur changement du statut d'EDF-GDF, dossier social ultra-sensible, annoncé l'accélération des privatisations et suggéré la poursuite des baisses d'impôts et la nécessité de "récompenser le mérite".
S'il a dit être "conscient des attentes exprimées" lors des régionales, qui se sont traduites par une débâcle de la droite, et reconnu des "erreurs" qui seront "corrigées", il s'est déclaré "fier" du bilan de ses deux années à Matignon.
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